CONFIDENCES – MA VIE AUPRÈS D’ANDRÉ MOREAU

Permettez-moi ici de faire un survol sur une expérience que je vis depuis 18 ans avec celui qui devint mon deuxième compagnon, parallèlement à mon union de vie avec André Moreau. Pour mieux comprendre la situation, je veux m’attarder sur les premiers moments de ma rencontre avec lui en Corse (extrait de mon roman à paraître Le Mirage corse.)

Outre Moreau, qui était plus que jamais mon grand amour, il y avait maintenant Daniel auprès de moi avec qui je partageais une partie de mon quotidien. Je n’étais donc plus à la recherche de personne d’autre pour me combler de bonheur. J’étais bien entourée, aimée, appréciée. De plus, Friponne (Caprice) avec ses petites mimiques et ses adorables yeux pleins d’amour, ajoutait à ma félicité.

À l’instant où je me faisais ces réflexions, un inconnu, dans un geste calme qui ne démontrait aucune volonté de séduction, avança sa chaise près de la table pour se rapprocher de moi. Je restai un peu étonnée de cette initiative, le considérant, à son allure, davantage comme un autochtone sortant tout droit d’une tribu disparue qu’un humain civilisé. En guise de préambule, je lui demandai s’il était Corse. Je me surpris à le vouvoyer.

Je n’aurais su dire son âge. Il avait l’air jeune physiquement, mais il me donnait l’impression d’un type qui avait du vécu derrière lui. Il résidait en Corse depuis trois ans et demi, me répondit-il, mais était d’origine italienne. De Rome, plus précisément. Il continua en me disant qu’il avait déjà demeuré au Mexique et que son intention était d’y retourner un jour. Il avait deux fils là-bas.  ( … )

Ce spécimen semblait sortir de partout et de nulle part à la fois. Il me donnait l’impression d’être un mélange d’esprit tribal et de témérité juvénile. Mais en dépit de cela (ou peut-être du fait de cela, justement), il me semblait familier, comme s’il incarnait un aspect de ma psyché. Il parlait beaucoup. Scrutant alors ses yeux pour tenter de voir ce qui se cachait derrière ce roman-fleuve vivant, j’éprouvai subitement, en mon for intérieur, comme une sorte de ressemblance avec lui à un certain niveau : n’y avait-il pas à cette époque-là, après tout, au plus profond de moi-même, une adolescente assoiffée d’aventures métaphysiques ? ( … )

Lorsqu’il se leva, je le suivis tout en le détaillant. Il portait un T-shirt vert forêt sur un jean vieilli et délavé. Ses cheveux châtain foncé, fins et assez longs, étaient retenus négligemment par une sorte d’élastique en tissu noir duquel s’échappaient quelques mèches. Un petit anneau en or ornait son oreille gauche, et sur sa tête étaient relevés ses verres fumés. Un bracelet de cordes tressées, dans les tons de rouge et de jaune, encerclait son poignet, tandis qu’il était chaussé de savates de teinte marine qui ressemblaient plus à des pantoufles qu’à des sandales ou à des souliers. Sa peau était très cuivrée, son corps assez mince, presque à la limite de la maigreur quoique bien proportionné. De taille moyenne, dans les un mètre soixante-quinze environ. Je remarquai aussi ses petites fesses et ses épaules carrées. ( … )

Son regard, sa voix, sa façon inattendue et émouvante de s’exprimer en français, son accent si particulier, ses récits de voyages, sa simplicité, et puis, son air sauvage aussi, tout cela m’intriguait, me subjuguait. Du coup, je réalisai qu’il me plaisait !

Au bout d’un mois passé à ses côtés en Corse, je l’invitai à venir vivre au Québec avec moi, Moreau et tous nos proches dans un contexte de vérité et de liberté en amour.

À suivre…

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