Confidences – Ma vie auprès d’André Moreau

Journal 1994 – Novembre

J’ai rencontré André en avril dernier, au cours d’une conférence qu’il donnait dans la Mauricie. Madeleen, une très belle femme qui était une de ses compagnes d’alors et également conférencière, se tenait à ses côtés. Je me rappelle très bien que les propos qu’il émettait sur l’être m’avaient grandement touchée. Sans doute ceux-ci ont-ils fait leur chemin dans mon esprit puisque, six mois avant de le revoir à nouveau – cette fois-ci sur une base intime ! -, j’avais fait un rêve étrange. Était-ce mon Grand destin qui me faisait un clin d’œil ? En tout cas, aujourd’hui je le sais pertinemment, le hasard n’existe pas. Si j’ai fait ce rêve incroyable, c’est que je me préparais à vivre l’éveil.

Voici. J’ai mon âge réel et je suis debout face au monde étalé devant mes yeux. Je vois des édifices à n’en plus finir, des rues, des gens qui circulent, des montagnes, des prairies, des fleurs, des animaux. Tout est là ! Mais je sais que le monde entier va bientôt disparaître, qu’une énorme explosion va tout faire brûler. Il ne restera plus rien de la Terre et j’attends impatiemment ce moment, car au fond de moi je sais qu’il s’agit de quelque chose d’important.

Tout à coup au loin (comme si c’était à l’autre bout du monde), j’entends une explosion atomique. Un énorme champignon de feu surgi dans les airs brûle alors tout ce qui se trouve alentour tandis que les radiations s’étendent à la grandeur de la planète. Le monde entier est en train de se consumer ! Je garde les yeux ouverts, je ne veux rien manquer, jusqu’au moment où la chaleur devenue trop intense m’oblige à les fermer. Mon corps est sur le point de brûler, et pourtant je ne crains rien car je sais que je ne souffrirai pas, puisqu’il s’agit non pas d’une ignition mais bien plutôt… de ma propre conversion en lumière ! Dès lors je sens cette chaleur s’emparer de toutes les cellules de mon corps qui semble vouloir disparaître à son tour. Mais je ne ressens ni brûlure, ni souffrance.

Toujours dans mon rêve, j’ouvre maintenant les yeux. Je n’ai plus de corps ! Un ciel bleu paisible s’étend à l’infini et je suis cette immensité azurée. « Je » suis devenue l’infini ! Le monde physique a disparu. Et pourtant, il est toujours là, en transparence. Rien n’est là, tout est là. La sensation que j’éprouve est extraordinaire : aucune pesanteur, aucune opacité, aucun malaise. Tout est fluide, léger, serein. Je ne suis plus rien, je suis devenue le Tout. 

Je me réveille enfin. J’ouvre les yeux pour de bon. Je commence à distinguer les murs de ma chambre, puis les bureaux, la chaise, ainsi que tout ce qui compose le mobilier. Mais le décor est flou, à peine perceptible. Je ne ressens encore ni la pesanteur de mon corps, ni celui du poids physique de ce qui m’entoure. Trente secondes passent, plus ou moins, puis graduellement le poids de mon corps se fait sentir ainsi que la lourdeur des éléments qui composent la pièce. Je recouvre alors la croyance qui m’incite à m’identifier à mon corps, à me sentir humaine, à croire que la matière existe. Pourtant, je me suis familiarisée avec l’éternité et mon corps de lumière a remplacé mon corps physique.

Six mois plus tard comme je l’ai dit, je devais apprendre auprès d’André à découvrir mon identité réelle qui est non pas humaine, mais divine. Cette expérience onirique –  initiatrice – m’a en quelque sorte préparée à ce que j’allais me donner à comprendre ultérieurement : saisir l’idée que le monde est en moi, que je suis Lumière, que je suis Dieu.

« Toutefois, pour continuer d’être présente à moi-même, m’a expliqué André récemment, il me faut me densifier (constituer mon être) pour éviter de me faner… comme les éphémères qui ne fleurissent qu’un matin. »

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