CONFIDENCES – MA VIE AUPRÈS D’ANDRÉ MOREAU

Peut-être du fait que je croyais à ma bonne étoile, toute jeune je pressentais déjà que mes pensées pouvaient prendre forme comme je le souhaitais, se cristalliser dans la réalité pour ma plus grande satisfaction. C’est ce que certains appellent naïvement la pensée magique et qu’André Moreau nomme le principe de l’immatérialisme.

Je souhaitais acquérir un ordinateur sans avoir la possibilité de me le procurer, et une connaissance qui cherchait le dernier modèle m’offrait le sien quelques temps plus tard, bien qu’il fût toujours en excellente condition ! Je rêvais en secret d’un voyage au soleil, et des amis m’offraient de partir avec eux dans les Caraïbes toutes dépenses à leurs frais ! (Mon troisième roman à paraître La Chaleur boréale raconte cette aventure exotique.) Je désirais m’acheter une paire de souliers magnifiques dont le coût excédait mes moyens, et quand je retournais à la boutique pour les admirer deux semaines plus tard, ils étaient en vente à 70% d’escompte sans que je sache ni comment ni pourquoi  –  ce qui me permettait de les acheter ! Tandis que je devais me rendre à un rendez-vous important pris trois mois plus tôt et que ma voiture ne démarrait pas, je pensais à un bon samaritain qui pourrait me dépanner lorsque se présentait comme par miracle une dame qui me proposait de m’y conduire sur-le-champ !

Même les hommes les plus importants de ma vie me sont apparus à la suite d’une demande précise et ils étaient en accord parfait avec mes exigences. Après mon divorce, par exemple, alors que je pouvais refaire ma vie comme je l’entendais, je me mis à rêver d’un homme exceptionnel, un grand érudit, un esprit génial (j’adore l’intelligence) et en même temps un mystique qui saurait m’aimer véritablement, répondre adéquatement à mes grandes questions existentielles, me soutenir et aussi m’accompagner tel un témoin fidèle et aimant au cœur de mon existence. Et voilà qu’André Moreau s’est présenté à moi comme par enchantement !

C’est sans doute la raison pour laquelle il me fut relativement facile de comprendre sa philosophie immatérialiste, ce qui est rarement le cas pour la plupart des gens, il faut bien en convenir. Ceux qui ne croient pas à la magie (qu’elle soit blanche, noire ou fleurie !), au paranormal, à l’intuition, à la synchronicité, aux rêves ou aux liens qui existent entre le visible et l’invisible ne peuvent comprendre le principe de l’immatérialisme, leur esprit se trouvant trop compartimenté pour pouvoir concevoir la fluidité de ces phénomènes. En ce qui me concerne, entendre le philosophe affirmer que la matière n’existe pas, que le monde n’est qu’une représentation dans notre esprit, que nous nous déplaçons à travers nos pensées ou que l’absolu est immanent au relatif ne me choquait ni ne me scandalisait – ou alors si peu –, puisque déjà mes expériences personnelles me préparaient à cette révélation et m’incitaient à reconnaître la validité de cette théorie.

En effet, comment se pourrait-il que mes rêves se réalisent, si ce n’est précisément du fait qu’il n’existe aucune frontière matérielle entre mes pensées et les événements physiques de ma vie correspondant à ces pensées ? Or, il en va tout autant des pensées de bonheur et de liberté que de celles de crainte et de doute, puisqu’elles sont engagées dans le même processus de concrétisation. Si tous les objets que l’on voit, entend, touche, sent ou goûte étaient faits de matière comme on l’a toujours pensé à tort, comment nos pensées pourraient-elles les fabriquer? Si la matière existait, comment Jésus aux Noces de Cana aurait-il pu changer l’eau en vin ? On devine qu’il ne fit que transformer la représentation de l’eau en celle du vin dans la pensée des convives.

Bien sûr, pour en arriver à saisir la nature subtile de l’immatérialisme, il m’a fallu lire sur le sujet. Alors j’ai lu le Grand Traité sur l’Immatérialisme d’André, je lui ai posé un nombre inimaginable de questions, et je me suis acharnée jusqu’à ce que je comprenne enfin. Mais pourquoi donc tant insister pour essayer de comprendre un principe philosophique qui échappe à tout le monde ? Et puis, il y a aussi la crainte du ridicule. Qui oserait dire tout haut que la matière n’existe pas ?

Ma compréhension s’est approfondie avec le temps, ce qui m’a permis de percevoir plus clairement ce que je ne faisais que deviner au début. Oui, on peut dire que ma vie s’est réellement transformée pour le mieux ! Je sais pertinemment aujourd’hui que je peux obtenir de l’existence tout ce que je veux sans avoir à travailler fort pour l’obtenir. Il me suffit d’avoir une pensée précise de l’objet convoité (nouvel emploi, nouvel amant), de le bénir pour qu’il se concrétise en laissant mon être en qui j’ai toute confiance se charger des moyens et en excluant dans mon esprit tout doute qui viendrait en annuler les résultats. Et si cela ne devait pas fonctionner, je me rappelle le mot d’André Moreau : « Nous ne recevons pas toujours le bien que nous voulons, mais souvent le MIEUX que nous n’attendions pas ! »

Pourquoi ne suis-je pas millionnaire ? Quand on a découvert l’abondance de l’infini, on ne se soucie plus de ces choses-là. Ce que je veux, ce à quoi je tiens le plus, c’est le bonheur infini dans ma vie. Je l’ai décidé une fois pour toutes il y a quelques années, et maintenant je sais que je peux en jouir sans crainte de le perdre.

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