Confidences – Ma vie auprès d’André Moreau

Journal 2008 –  10 mars 

C’est en relisant récemment un tome du Journal d’un Démiurge d’André Moreau, le philosophe qu’on appelle le Grand Jovialiste, l’homme auprès de qui je vis depuis maintenant quatorze ans, que je me suis rendu compte de l’importance de tenir un journal pour voir plus clair en moi. 

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Journal 2008 – 11 mars 

Aux dires de ma mère, j’étais rousse et très mignonne à ma naissance. Je grandis en blondissant, auprès de mes deux frères et de mes deux sœurs, dans un contexte familial parfait. Mes parents étaient croyants, fortement inspirés par la religion catholique. J’ai été élevée dans la droiture, l’honnêteté et le respect de l’ordre établi. Mon père, un homme intègre et soucieux du bien-être des siens, était épicier-boucher. Ma mère, qu’on pourrait qualifier de maman idéale, prenait soin de nous tous, ses trésors dans la vie. Mon enfance fut des plus heureuses.

J’ai fait des études en lettres françaises, parce que je m’intéressais à la littérature et à l’histoire, mais je suis devenue esthéticienne. Le goût de la beauté prit le pas sur l’insécurité ressentie face au monde troublant des lettres et de la conscience qu’il tend à éveiller. Il faut dire que j’étais du genre dépressif. Malgré une vie facile, je traînais mon mal d’être. Je me posais toujours beaucoup de questions relatives au « pourquoi » de notre passage sur terre et ne trouvais aucune réponse satisfaisante.

J’avais trente-huit ans quand je m’approchai d’André Moreau, l’initiateur de la pensée jovialiste. Philosophe, écrivain, conférencier, homme d’esprit et surtout, éveilleur de conscience, André Moreau que le Québec appelait complaisamment dans les années 80 « notre philosophe national » devint pour moi le maître spirituel sur lequel je pouvais désormais compter pour apprendre à vivre divinement ma vie.

Ce qui me rassurait, c’est que non seulement il ne voulait être le maître de personne, mais que son enseignement visait plutôt à faire découvrir en chacun le maître qu’il pouvait devenir, s’il prenait sa vie en charge au lieu de l’abandonner à toute autorité autre que la sienne propre. C’est en ce sens que je qualifie André Moreau d’éveilleur : il enseigne à tous, non plus qu’ils sont les fils de Dieu faits à son image et à sa ressemblance, mais que, s’ils convertissent leur personne à leur part d’éternité, ils vivront divinement sur terre. Vivre ainsi signifie qu’en s’habituant à se sentir Dieu et en mettant en place les structures d’une telle orientation de pensée, les hommes pourront enfin connaître le paradis en ce monde au lieu de reporter à plus tard le soin d’être heureux, et que, l’ayant connu, ils pourront en jouir à tout jamais. Mais, comment peut-on se sentir Dieu? Comment peut-on faire l’expérience de Dieu sans offenser Dieu? Il faut d’abord être absolument sûr qu’il existe. Et, si cette certitude est fermement implantée en nous, pourquoi soutenir qu’il n’est pas nous?

Ce sont toutes ces questions et bien d’autres qui m’ont incitée à me rapprocher plus intimement d’André, questions qui avaient souvent hanté mon esprit et auxquelles le philosophe semblait avoir trouvé des réponses définitives. Tout cela, outres ses attraits personnels en tant qu’homme, m’avait attirée à lui comme si je cédais à l’attraction d’un aimant !   


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