Confidences – Ma vie auprès d’André Moreau

Journal 2008, 10 septembre

Un an après mon arrivée auprès d’André, celui-ci me considérait comme la plus sage de toutes les femmes qu’il avait connues (outre la « Déesse »), mais aussi comme… la plus exécrable ! En effet je crois bien que je l’étais, surtout au moment de mes syndromes prémenstruels alors que je ne me reconnaissais plus moi-même. Cette situation était insupportable pour lui parce que je devenais soudainement acariâtre, jalouse, mesquine, soupçonneuse ou dépressive, sinon tout cela en même temps. Inutile de dire toutefois que ces périodes difficiles l’étaient aussi affreusement pour moi, car j’avais littéralement l’impression d’être possédée par une force démoniaque. La peste émotionnelle entraîne les soupçons, les non-dits, et ruine les unions !

Il faut dire qu’en remettant en question toutes mes valeurs traditionnelles pour les analyser soigneusement avec l’intention d’en faire une meilleure sélection, quitte à les abandonner pour les remplacer par de nouvelles, je me sentais souvent divisée, en conflit avec moi-même et avec tout ce que j’avais accepté jusque-là les yeux fermés. J’étais en plein travail d’harmonie sur moi-même, j’apprenais à retrouver ma véritable identité, et en plus il me fallait composer avec les femmes qui circulaient amoureusement autour d’André.

Malgré mes tourments, je me répétais constamment que je finirais par comprendre le « vrai sens » de la liberté en amour. Je savais au fond de moi que c’était par là qu’il fallait commencer si je voulais m’éveiller, car c’est ce qu’il y a de plus difficile à faire au monde pour tout être humain. Cependant, alors que mon plus grand désir était d’en venir à réveiller en moi la déesse endormie, j’avais plutôt l’air parfois d’être le diable en personne !

André a été extrêmement patient envers moi. Il prenait le temps de m’expliquer comment se déroule la seconde naissance et ce qui fait qu’on acquiert une nouvelle identité nourrie de la première  – mais capable de la dépasser.

Je me souviens, néanmoins, du jour où il m’avait avisée sévèrement de changer de ton ou de m’en aller si cela s’avérait trop pénible à vivre pour moi, parce que lui, il n’en pouvait plus ! Attitude de sa part que j’avais jugé sur le coup extrêmement brutale, mais qui m’obligeait à penser plus consciemment de façon à éviter les monstruosités verbales que je lui lançais non sans les  regretter aussitôt; et aussi à badiner avec mes émotions, à en rire, à cesser de les prendre au sérieux au lieu de me laisser lessiver par elles. J’apprenais en réalité à développer mon centre émotionnel supérieur, ce qui ne se fait pas du jour au lendemain.

Et puis, un jour, j’ai compris que si je voulais cesser d’être jalouse, je devais…

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