Si nous voulons être libres et heureux dans un monde où la joie de vivre, la grande santé physique et mentale, le bonheur, l’harmonie et la conscience imprègnent nos vies (car cela est possible), nous devons nous poser certaines questions :
Pourquoi demandons-nous à la consommation de nous rendre heureux ou de nous apporter la sécurité, quand nous avons notre être pour nous assurer l’essentiel ?
Combien nous coûtent notre succès, notre réputation, notre trop grande maison ou notre voiture de luxe en temps accordé à notre travail plutôt qu’à nos proches, en efforts qui nous usent, en énergie perdue à force de nous débattre pour pouvoir rembourser nos dettes, en taxes et en impôts soutirés de nos revenus durement gagnés, ou simplement en compromis ruineux pour notre santé et notre intégrité?
Est-il vraiment nécessaire de travailler si fort pour bien vivre, de nous sacrifier à la tâche pour une entreprise quelconque, pour un poste plus élevé, pour un peu plus de prestige, de réputation ou d’argent ? Est-il vraiment nécessaire d’acheter à crédit tous les objets dernier cri dont on vante les mérites et qui tombent en désuétude si rapidement qu’il nous faut constamment les remplacer par des nouveaux toujours plus chers? En avons-nous assez de nous lever tôt tous les matins pour nous rendre péniblement à notre travail dans une circulation intolérable ?
Combien de fois, après une dure journée de labeur, rentrons-nous à la maison fatigués, éreintés, intolérants ou rébarbatifs devant toute demande faite de la part de notre conjoint ou de nos enfants qui nous sont pourtant très chers ? Combien de fois n’avons-nous pas vu dans la rue deux automobilistes en venir aux poings pour des motifs souvent futiles ? Pourquoi des pères de familles tuent-ils leurs enfants et leur femme avant de se tuer eux-mêmes, si ce n’est du fait que, désespérés à l’idée de rembourser leurs dettes, ils se sentent impuissants, anéantis, misérables ?
En avons-nous assez de « travailler » et d’avoir l’impression de passer à côté de l’essentiel ? Non ? Alors, nous sommes peut-être plus endoctrinés par le programme que nous le pensons, car nous croyons que c’est notre travail qui nous rendra plus riches et plus heureux. Oui ? Dans ce cas arrêtons-nous un instant, prenons une semaine de congé, et réfléchissons à notre existence : il y a moyen de vivre autrement et plus sainement ! Mais comprenons-nous bien ici: il ne s’agit pas de nous faire vivre par l’État en buvant notre bière ou en pariant aux courses, mais plutôt de prendre notre vie en main pour nous accomplir dans la créativité et la sérénité.
Comment faire ?
__ Pourquoi ne pas commencer par diminuer le nombre de nos journées ou de nos heures de travail, quitte à abaisser notre niveau de vie pour nous sentir plus libres, plus reposés, plus joyeux ? (Et voilà, nous venons de perdre la moitié de nos lecteurs ! Pourquoi ? Parce que tout le monde dit qu’il veut être heureux, mais sans être prêt à faire ce qu’il faut.)
__ Pourquoi ne pas abandonner le recours au crédit, et recommencer à vivre en toute simplicité selon nos revenus ?
__ Pourquoi ne pas repenser à nos rêves d’adolescence (à ce qui nous enflammait quand nous étions plus jeune et nous donnait l’impression d’être vivant), et les réaliser en nous servant de notre imagination créatrice pour en tirer profit ?
__ Pourquoi ne pas entreprendre de cultiver son jardin, de faire sa couture comme autrefois, de prendre plaisir à ces petites choses de la vie qui nous rappellent notre humanité ?
__ Pourquoi ne pas vivre en réseaux (avec nos conjoints, les conjoints de nos ex-conjoints et nos enfants, avec nos voisins ou les amis de notre essence) pour partager les dépenses, les responsabilités, alléger nos fardeaux ?
Oui ! Il est possible de se créer une nouvelle vie plus saine, plus harmonieuse, plus réfléchie, et cela sans renoncer à tout, mais seulement à ce qui est superflu. Nous devons apprendre à nous sentir riche de tous les biens dont nous pouvons nous passer. Il s’agit de nous inventer à neuf chaque jour, de redevenir celui ou celle que nous avons toujours rêvé d’être, de nous dire « Oui ! » et de faire confiance à l’abondance de l’infini qui pourvoira à tous nos besoins. Cela n’est pas une utopie, je vous l’assure, car après avoir tant travaillé dans ma vie pour en arriver à perdre tous mes biens, et surtout mes illusions, j’ai réalisé qu’il était si simple de vivre… sans se faire mourir.