Bonjour mes amis,

La loi générale, qu’est-ce, sinon, la loi de tout le monde qui incite tout un chacun à se comporter comme un humain, trop humain, c’est-à-dire pas assez divin, et qui l’amène à se soumettre à un Dieu extérieur à lui, à l’État, à l’Église, à sa famille, à son patron, ou à toute autorité autre que la sienne propre.

La préoccupation majeure de loi générale : inciter l’homme à devenir un bon citoyen, un bon parent, un être irréprochable ; l’encourager à penser comme tout le monde, à engraisser le système (qui l’abrutit), à s’oublier pour les autres, notamment pour la patrie. « La patrie », qui est le mot préféré de la loi générale ! Et pourtant, si chacun s’appliquait à conscientiser sa vie, il ne songerait jamais à faire la guerre pour sa patrie. Car, dites-moi, à qui profite vraiment la guerre, quand nos jeunes reviennent estropiés ou dans un cercueil ?

La loi générale est celle de la modération, de la normalité, du bon sens, bref de la médiocrité. Elle propose l’égalité et les mêmes droits pour tous : pour les génies, dont l’intelligence est inestimable pour l’humanité, comme pour les cuistres et les sots qui passent leur temps à les dénigrer. Le nivellement par le bas, quoi.

Cette loi du commun fait miroiter, en outre, l’idée que nous devons travailler pour une cause noble. C’est faux. Nous n’avons aucune cause à servir, sinon la nôtre, qui est celle de constituer notre être. Dans le cas contraire, nous devenons des mercenaires. Sachons-le : quand nous servons une cause, nous nous utilisons, donc nous servons. Nous devons constamment nous rappeler que nous ne sommes pas des valets, mais des dieux venus sur terre pour nous accomplir !

Le cortège des interdits de la loi générale est puissant. Cette dernière aime se faire respecter. C’est pourquoi elle impose sa morale, ses restrictions, ses censures, ses préjugés, ses interdictions, ses représailles, et ses réprimandes sévères. Elle aime faire main basse sur la liberté des gens, sur leur intégrité, en leur faisant croire que laisser à eux-mêmes, ils sont perdus. Elle encourage la vertu, la soumission, le travail, les valeurs religieuses, et tout ce qui relève de la politique, puisque c’est grâce à eux qu’elle peut le mieux continuer de régner.

La loi générale, entretenue par tous les endormis qui peuplent la terre, constitue un ensemble de limites. En effet, elle tend à réfréner celui qui veut s’appartenir. Mais en même temps, paradoxalement, c’est grâce à elle que ce dernier peut en venir à s’illimiter. N’oublions pas que la loi générale concerne la personne, dont nous avons déjà parlé, ce néant, qui se promène les yeux fermés. Or, c’est justement par les limites qui lui sont imposées, que l’homme conscient peut en arriver à s’ouvrir, et ainsi aspirer à son immensité.

Aussi, nous ne devons pas confronter la loi générale, car elle nous bousillerait. C’est ce qui arrive aux rebelles, aux anarchistes, ou aux marginaux qui tentent de la prendre de front et qui se retrouvent en prison. Ces gens ont compris quelque chose, certes, mais ont agi à leur désavantage. Ce qu’il faut, c’est contourner intelligemment la loi générale, et s’en servir.

« Le mal est le fumier dont le bien a besoin pour devenir le mieux » nous dirait encore une fois André Moreau. Mais, comment nous servir de la loi générale ? C’est ce que nous verrons la semaine prochaine.

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