Tu déménages souvent, tu ne respectes pas tes rendez-vous, tu es toujours en retard ; tu dis que tu feras quelque chose, et tu ne le fais pas ; tu coures de-ci de-là et tu t’essouffles sans raison. Sache que tu te dilues, tu t’épuises, tu tournes à vide !

Tu t’intéresses à la mode, qui se démode si vite, alors tu t’habitues à l’éphémère, à concentrer ton esprit sur du temporaire. Tu connais tout de l’actualité nationale et internationale, les événements sociaux et politiques te donnent l’impression d’être bien renseignés sur ton époque, mais en fait tu es leurré puisque l’information n’est rien d’autre que de la désinformation et que le fait de t’intéresser aux affaires publiques t’éloigne de ton centre d’attraction principal qui devrait être « toi ». Nicolas de Cues, un philosophe de la fin du Moyen Âge, l’avait bien vu quand il disait ceci : « C’est en s’intéressant aux choses qui ne périssent pas qu’on s’aide soi-même à ne pas périr ».

L’apprentissage de la permanence, ici même sur terre, consiste tout d’abord à trouver la place qui nous convient dans le monde, le lieu que nous pouvons investir de notre énergie et qui nous aide à nous ressourcer. Celui qui déménage constamment et qui n’arrive pas à se fixer, incapable de prendre racine, et qui s’habitue au changement sans la permanence, est comme une toupie qui tourne sur elle-même ou une plume qui virevolte au gré du vent. Une habitation chargée de nos vibrations, un compagnon stable, des amis fidèles, des loisirs régénérateurs, un travail agréable et peu exigeant, de la discipline et de l’organisation contribuent à nous solidifier et à donner de la densité à notre existence.

Nous devons admettre toutefois que la permanence dans la routine peut également devenir un piège pernicieux : toujours la même maison, le même partenaire, les mêmes positions sexuelles, les mêmes amis, les mêmes loisirs, le même travail qui finit par devenir abrutissant ! D’où, l’importance du changement dans la permanence pour pouvoir nous renouveler… mais sans que le changement n’altère la permanence.

C’est la peur de l’inconnu ou de perdre ce que nous avons qui nous incite à nous enliser dans le train-train quotidien, dans une trop grande sécurité qui finit par nous banaliser et engourdir notre esprit. Lorsque nous voulons changer quelque chose à notre vie (quand une trop grande immobilité devient paralysante), l’imagination créatrice, l’audace et le désir de se renouveler en vue de s’accomplir sont requis pour un changement salvateur.  En changeant nos pensées nous nous ouvrons à des possibilités qui, jusqu’alors, n’avaient pas retenu notre attention ou au contraire nous effrayaient. Débloquant dans notre psyché de la place pour du neuf, de nouvelles avenues se présentent alors selon nos aspirations.

Comme il est, par contre, toujours nuisible de rompre avec les autres, puisque toute rupture entraîne une déchirure en soi-même, il vaut souvent mieux « transformer » une situation que de tout briser. Nous verrons la semaine prochaine, pour la première fois depuis le début de ces chroniques, en quoi le Partnership amoureux ouvert, proposé par André Moreau (si méconnu et si mal interprété) peut être une solution intéressante au niveau des relations amoureuses.

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